Ville | Rouen à la folie | France | Petits riens de la vie

On oublie ces "petits riens" qui font notre quotidien et, que j'ai pourtant toujours touvé sympa de photographier.

On passe à côté sans les regarder, c'est vrai que ce sont juste des choses, que l'on trouve d'une grande banalité. Pourtant, c'est oublier que ces "petits riens" n'ont pas toujours existé, qu'un jour quelqu'un a pensé à l'inventer pour faciliter nos vies.

Et puis le temps passe, ces choses sont améliorées, remplaçées par d'autres qui facilitent plus encore notre quotidien.On en arrive même à se demander comment on a pu un jour vivre sans!

Vient un jour où ces "petits riens" disparaissent et, on les oublie tellement vite...

Je ne fais pas partie de ces personnes qui ne veulent photographier que le "beau" ou ce que je peux touver beau.J'aime l'aspect bancal, le "pas beau", toujours selon les critères de la bien-pensance,ce qui ne rentre pas dans le moule mais, a comme le reste, le droit d'être là, d'être vu.

Une poubelle?

"Pourquoi pas?! "sera ma réponse.

Premièrement, j'aimais bien le soleil matinal qui donnait à cette poubelle une tonalité différente de gris.

Deuxièmement, j'avais à ce moment précis envie de la prendre en photo, plus encore que toutes ces magnifiques bâtisses que j'avais autour de moi. Me trouvant rue du Gros Horloge, j'avais pourtant de quoi faire...Ce jour là, à cet instant , elle était "la" poubelle devant mon objectif.Peu m'importait le regard des passants qui ne manquaient pas de me prendre pour une "fofolle".Je répondais par le sourire.

A force d'avoir banalisé la poubelle, on en a oublié son histoire .

Avant de devenir un nom commun,c'était un nom propre.C'est en effet monsieur Eugène Poubelle, Normand (soyons fiers!) qui inventa et instaura dans les années 1880 cet ustensile devenu si ordinaire.Avec cette invention, il voulait éradiquer les épidémies dues aux déchets qui jonchaient les rues.

Imaginez aujourd'hui nos villes sans les poubelles?!

Alors, à destination des personnes qui en ont oublié sa fonction, ce serait sympa de jeter vos détritus dedans.Rien ne m'exaspère plus que de voir certaines personnes les ignorer et jeter leurs déchets par terre....vous aurez aussi remarqué que ce sont souvent ces mêmes personnes qui osent dire que Rouen est salle.Non, Rouen est propre, ce sont les gens qui manquent de respect pour la ville mais, aussi pour les agents de la ville qui font leur travail.

Moi, je dis: " Merci Monsieur Poubelle" !

J'essaye toujours d'en apprendre plus sur un objet que je photographie, je ne veux pas que ça reste juste un objet.Il a obligatoirement une histoire, des hommes à son origine .Le "c'est comme ça" pour toute réponse ne me suffit pas alors, je cherche...comme pour l'affichage et cette colonne Morris dont j'ai aimé le fouilli avec ses affiches entremêlées, collées les unes sur les autres.

Bon, je préfère les colonnes Morris d'origine comme on en voit encore beaucoup à Paris.Je les trouve plus stylées, jolies.Grâce à ses affiches colorées, celle-ci a du pep's, sans , cette colonne serait bien triste.

Grâce à cette photo que j'ai prise Place Saint-Clément, j'ai quand même appris que l'affichage date d'une ordonnance de François Ier en 1539.Ca m'a vite remis les idées en place, je pensais vraiment que c'était plus récent dans l'Histoire.Encore une preuve qu'on ne cesse d'apprendre.

L'affichage libre est régulé à Rouen, pour en savoir plus, cliquer ici

Arrivée de Grèce, je croyais que les couleurs des boîtes postales avaient changé, fini le jaune, place au rouge.

En faisant le tour de cette boîte, je lis "conseil de quartier".Cool, même si je ne doute pas que d'aucuns diront que ça ne sert pas à grand chose....histoire de se plaindre, c'est humain et, une caractéristique plutôt Française.Si, si .

Toujours est-il que c'est une chose que je ne connaissais pas, j'ai trouvé que c'était une bonne initiative datant d'une loi passée en 2002, le lien citoyen est important.

Le site de Rouen sur les conseils de quartier est bien construit .

Si ça vous intéresse, cliquez ici

Faut pas rêver, quand j'ai vu cette bouche à eau d'incendie, j'ai d'abord pensé aux pompiers des calendriers mais, justement faut pas rêver!

Du coup, retour à la réalité et, recherche sur l'histoire du corps des sapeurs pompiers. Crée en 1716, c'est en 1811 que Napoleon Ier décide d'en faire un bataillon soumis aux mêmes règles que l'infanterie de l'époque.

Les sapeurs-pompiers font vraiment un métier noble, de plus en plus difficile. Impensable qu'ils soient agréssés dans certains quartiers quand leur but est de venir en aide, secourir....c'est la tapis rouge qui devrait leur être déroulé quand ils interviennent.

J'ai aussi cherché le féminin* de "sapeur-pompier".

Bien-sûr qu'il existe ce fameux "sapeuse-pompière",même si je ne trouve pas la dénomination très heureuse dans ce cas et ce à quoi j'avais pensé avant de vérifier n'était pas plus heureux ( j'avais en tête "sapeure-pompeuse",j'ai bien fait de vérifier!).

Par contre très heureuse est la féminisation du métier.

*La féminisation des noms" de l'Académie Française publié le 10 Octobre 2014

Bah oui, c'est ma façon de raler contre les mecs qui urinent à tout va dans Rouen !

Ca pue et, la vue est "bof "messieurs !

Je rêve que la ville fasse comme à Hambourg(voir vidéo) pour que les "urineurs sauvages" se retrouvent éclaboussés par leur propre urine. Fini alors de nous regarder de façon narquoise dans le genre:"eh oui, les filles, moi je "pisse" où je veux!"....et là, ce serait à nous de rire et on pourrait dire quelque chose comme:"bah mon pépère,encore des accidents à ton âge?!"

Bon, en général je n'apprécie pas le mot "pisser" mais, là, en l'occurence c'est aussi grossier que la situation...parce qu'aller faire son recyclage et, se retrouver avec un type qui "pisse" le long des haies me dérange(je lui coupe l'envie direct!), passer dans une rue et voir un mec uriner contre un mur me gêne....oui, messieurs, comme les canins, vous laissez votre odeur, une trace de mec qui ne sait pas se retenir .... c'est beurk , beurk, beurk! Pas du tout viril le type qui se soulage au premier mur qu'il trouve.Les dames, en général, se retiennent....et cherchent des toilettes publiques.

A lire, pour les grands & les petits, cette histoire des toilettes écrite par Marine Gasc, un "petit" chef d'oeuvre et, l'adjectif n'est pas péjoratif.

Du tout.

A lire aussi , les endroits où se soulager à Rouen, cliquez ici Messieurs-Dames & Rouen n'en sera que plus agréable.

A ne pas manquer, la vidéo ci-contre ...

"Madame Sans-Gêne"

Je ne sais pas pourquoi mais j'étais persuadée que ce goéland qui s'acharnait sur le sac poubelle était une femelle...sûrement sa façon de houspiller les intrus qui osaient passer trop près...une adepte de "#me too" peut-être !

Vivre en bord de Seine : c'est pour moi le bonheur entre péniches , goélands, canards et autres volatiles.Si d'aucuns s'en plaignent , j'apprécie le spectacle , leur langage et le bonheur est total quand tous ces noiseaux marins ou pas s'éveillent au petit matin au rythme des cloches de Notre-Dame.

Quand on entend les goélands en ville, c’est que la météo du littoral doit être capricieuse ! Un adage souvent entendu, pas si faux d’ailleurs. Mais en plus de s’abriter du vent et des embruns dans les centres-villes, ces oiseaux marins ont de plus en plus tendance à venir y nicher, notamment en Normandie.

Un comportement anormal mais " logique ", d’après Pascal Hacquebart, océanologue au sein de l’entreprise Sinay et membre du conseil scientifique régional du patrimoine naturel de Normandie.

La différence entre mouettes et goélands m'a toujours intriguée. Au départ, je pensais qu'on leur donnait des noms différents mais qu'on parlait du même volatile.Comme en Anglais, on les appelle tous deux "gull", je ne me posais pas plus de questions ! Pour une fois, je ne me demandais pas "pourquoi?". Grossière erreur de ma part.Grâce encore à monsieur Hacquebart , je devrais être maintenant capable de ne plus me tromper ... j'aurai mis le temps !

Rouen Cy'clic

Ne pas me demander pourquoi , j'adore voir ces vélos bien rangés , alignés.

Sans oublier que je vois très souvent les agents de la ville les entretenir .

Je ne sais pas ce qu'il en est dans les autres villes mais ce système de circulation a un grand succès à Rouen, grâce aussi aux nombreuses pistes cyclables qui permettent un déplacement plus facile en ville.

Bon, le vélo est bon pour la santé, j'en conviens , par contre je ne suis pas certaine qu'avec la pollution ambiante que le résultat soit si bénéfique !?....

Mais ça reste chouette et je continue à marcher ...en fait je n'ai plus fait de vélo depuis toute jeune , du coup je serais sans doute un danger pour les autres ...à moins de me rajouter deux petites roues à l'arrière !?! ...

Vous avez dit anecdotique ?!

Pas pour moi . Derrière cette jolie image d'un restaurant Turc se cache une partie de mon histoire, de mes dix huit années en Grèce.

Ce très joli dessin est un symbole de la vie Turque mais il pourrait aussi bien être celui de la vie Grecque. "Malheureuse !" me dirait un Grec ,"absolument pas!" continuerait ce même Grec qui me traiterait d'ignorante, de provocatrice ...et pourtant dans ce dessin ,on y trouve tout ce qui fait le quotidien des deux pays ,même si ,jamais ils ne l'admettront.

Tous les instruments et symboles d'un moment de convivialité y sont réunis et je pourrais passer d'un pays à l'autre sans faire de différence dans ce moment partagé de café qui peut durer des heures. Parce que c'est un moment très important, ce café se boit lentement après l'avoir laissé poser des heures ...alors café Grec ou café Turc?!

Je vous répondrais " les deux mon capitaine!" mais un Grec vous assurera que c'est d'origine Grecque et un Turc vous affirmera que c'est Turc bien-sûr...

Chacun des deux peuples ayant ses convictions chevillées au corps et au coeur, impossible de débattre de ce sujet sans que les esprits ne s'échauffent. Il en va de leur honneur. Etant Méditerranéens, ils ont aussi une grandiloquence gestuelle qui devient très vite théâtrale. Si aujourd'hui, je souris à ce souvenir, j'avoue que ça avait le don de m'irriter ces querelles où il n'admettaient pas leurs similitudes historiques. Deux peuples si semblables qui se haïssent tant est invraisemblable .

La première fois que j'ai demandé un café Grec à Paros, j'ai eu le malheur de demander au serveur un café Turc , il est vrai qu'en France nous le connaissons plus sous cette dénomination. Le serveur a refusé de me servir! Je l'aurais insulté que l'effet n'aurait pas été pire. J'entrais alors de plein fouet dans cette guerre qui les titille depuis trop de décennies à mon sens. J'ai eu le droit à une longue leçon avant de me voir servir mon café et ,surtout, après avoir finalement commandé un café "Grec", j'avais compris la susceptibilité du serveur et j'avais envie de mon café !

Très vite, j'ai compris que le sujet était extrêmement sensible en commentant des erreurs d'intégration à la culture Grecque .

La première fois où je suis allée au Bouzouki, j'ai cru que j'allais être lynchée parce que j'avais osé dire que la musique traditionnelle Grecque était très semblable à la musique Arabe. Sacrilège! ce sont bien-sûr les Turcs qui ont copié leur style ...comme ils ont copié leur café, les loukoums, les baklavas, l' oeil bleu (contre le mauvais oeil comme il est dessiné sur l'image) et j'en passe. Je n'ai jamais compris ce déni de similitudes culturelles, ni leurs colères explosives à ce sujet. Jamais ils n'appelleront la capitale Turque "Istanbul", elle est et reste pour les Hellènes "Constantinople", hors de question de céder à ce sujet non plus, ce serait nier leur histoire . Une autre fois, j'ai craint qu'une guerre ne soit déclenchée parce que des bergers Turcs avaient osé déposer un drapeau Turc sur un îlot désert Grec dans les eaux de la mer Egée .Quand j'ai entendu les avions militaires passer au dessus de nos têtes, je les pensais tous devenir fous. Incident vite résolu mais récurrent entre les deux pays , chacun voulant prouver qu'il est le plus fort. Esprit très Méditerranéen qui leur est une fois de plus commun.

La Grèce et la Turquie étant des lieux touristiques, quelques touristes Turcs s'égaraient chez nous et , seuls, les hôteliers étrangers les acceptaient . Par une fierté mal placée, les Grecs ne pouvaient tolérer de recevoir dans leur établissement des touristes Turcs. Quelle bêtise! Ils craignaient aussi ce que diraient leurs congénères. J'ai été critiquée pour les avoir reçus dans mon hôtel mais je m'en fichais, ils étaient des clients charmants et , bien élevés , eux n'hésitaient pas à me commander des cafés "Grecs" ! Je n'oublierai jamais ce client Turc qui , avec son épouse, se moquait de rater son ferry pour libérer mon fils qui tout petit s'était enfermé à clef dans les toilettes et ne savait pas en sortir ...aucun Grec n'est venu à mon secours sauf ce jeune monsieur qui a ma gratitude éternelle. Un constat dans cette situation et mon coeur balance en faveur du Turc : l'altruisme du monsieur !

Les Grecs se sont plus tard rattrapés à mes yeux quand un séisme dont les deux pays sont coutumiers a fait de très nombreuses victimes en Turquie et que les sauveteurs Grecs sont allés aider aux recherches pour retrouver des survivants. Ils sont remontés dans mon estime à n'en pas douter.

Le plus compliqué cependant à gérer fut l'éducation de mon fils entre mes convictions et l'éducation scolaire Grecque . Tout était blanc et noir, aucune nuance dans l'appréhension de l'histoire entre les deux pays. Surtout avec Palassia, une des maîtresses d'école de mon fils en primaire. Quand il a commencé à avoir des propos intolérables à l'égard des Turcs , j'ai senti le danger et l'influence scolaire. Si je schématise, le Grec était le bon, le Turc, le méchant...si tout était aussi simple ! Je n'ai pas eu à demander audience auprès de la grande prêtresse, elle m'a convoquée et je pourrais dire que nous nous sommes "déplues" au premier regard. Elle estimait de par son travail avoir le savoir absolu et je n'étais qu'une étrangère qui avait juste à se taire. De toute façon, elle n'aimait que les mamans Grecques. Chez elle, le taux de xénophobie était plus élevé que son taux de cholestérol! Elle ne voulait pas m'entendre et voulait simplement me donner une leçon mais il s'agissait de mon fils donc je me transformais en lionne , hors de question de voir mon fils endoctriné par la bêtise, je lui disais qu'elle était là pour lui inculquer des faits historiques et pas la haine du Turc en s'arrangeant avec l'Histoire . C'était insupportable. La parole d'une maîtresse pour un jeune enfant étant parole Orthodoxe , j'ai dû batailler à la maison et une de mes solutions fut de regarder avec mon fils une série Turque sous-titrée en Grec, nous nous amusions à répéter les mots, le Turc ayant une sonorité gaie. J'apprenais par la même occasion à mon fils la tolérance, apprécier l'autre ou pas pour ce qu'il est et pas pour ses origines, sa couleur de peau.

Mon fils, aujourd'hui adulte, est très Grec dans son coeur, c'est la moitié la plus forte dans sa mixité . Il sera toujours plus Hellénique que Français mais j'ai réussi au moins à ne pas lui faire haïr les Turcs...j'aurai au moins réussi cela . Ouf.