
Quand on sait d’où l’on vient, on sait parfois mieux où l’on va.
-Fernand Lechanteur, poète et écrivain normand-
Il n'est nul besoin d'aller loin , je l'ai appris à mes dépens, pour découvrir de très jolis coins.
Et la Normandie en regorge .
Pas si loin de chez moi et pourtant un dépaysement, de belles rencontres jalonnent mes ballades.J'en suis à chaque fois émerveillée.
Ravie.
"Ma Normandie" est une ode magnifique. Elle raconte ceux qui un jour se sont éxilés pour mieux revenir.On a beau avoir voyagé, vu de sublimes payasages, connu des personnes merveilleuses ou pas, rien ne vaut "chez nous". Etre l'étrangère m'a fait grandir, apprendre plein de choses importantes sur les autres , les cultures .
Le plus difficile ? ...facile: croire que tout s'est arrêté quand je suis partie et découvrir que tous ont fait comme moi et ont continué à grandir et évoluer. Il est douloureux de penser ne pas leur avoir manqué mais il serait tout aussi égoïste de penser qu'ils m'auraient attendue pour grandir . J'étais une étrangère là-bas, je suis une étrangère ici à mon retour. C'est normal. Rien de grave, à moi de m'intégrer ici comme ailleurs.
Je ne regrette pas ce que j'ai vu, vécu (pas tout,en tout cas) à quelques milliers de kilomètres de ma Normandie . Au contraire, j'apprécie plus encore et mieux ce que je vis aujourd'hui ici.
Je suis revenue emplie de richesses d'ailleurs , elles me font apprécier plus encore ce qui était là sous me yeux enfant, jeune fille et que je ne voyais pas , ne pensant qu'à partir ...loin.
Aujourd'hui , je suis chez moi , sans envie d'en repartir. Et quand je mourrai , que mes cendres soient éparpilées dans la Manche pour y rester toujours.
I.
Quand tout renaît à l’espérance,
Et que l’hiver fuit loin de nous,
Sous le beau ciel de notre France
Quand le soleil revient plus doux,
Quand la nature est reverdie,
Quand l’hirondelle est de retour,
J’aime à revoir ma Normandie,
C’est le pays qui m’a donné le jour.
II.
J’ai vu les lacs de l’Helvétie
Et ses chalets et ses glaciers ;
J’ai vu le ciel de l’Italie,
Et Venise et ses gondoliers ;
En saluant chaque patrie
Je me disais aucun séjour
N’est plus beau que ma Normandie,
C’est le pays qui m’a donné le jour.
III.
Il est un âge dans la vie
Où chaque rêve doit finir,
Un âge où l’âme recueillie
A besoin de se souvenir :
Lorsque ma muse refroidie
Aura fini ses chants d’amour,
J’irai revoir ma Normandie,
C’est le pays qui m’a donné le jour.
IV.
Quand je reverrai la prairie
Je chanterai à mon retour
Ce refrain qu’en d’autres patries
Je redisais à chaque jour
Auprès de ma mère chérie
pour l’égayer dans ses vieux jours
Je chanterai ma Normandie
C’est le pays où j’ai reçu le jour.
(Ode à la Normandie, ce chant régional composé par Frédéric Bérat , poète et compositeur normand né à Rouen le 11 mars 1801, sur le bateau assurant la liaison entre Rouen et Sainte-Adresse , est aussi l’hymne national du baillage de Jersey qui, comme l’ensemble des îles anglo-normandes, fait historiquement et culturellement partie de l’ancien duché de Normandie.)